Découvrez notre nouvel article sur la publication « détermination des zones de planification des mesures d’urgence (ZPU) autour des sites présentant des risques d’accident technologiques » majeurs écrites par plusieurs experts reconnus en gestion du risque au Québec. Cette publication a pour objectif d’instaurer une méthodologie claire d’identification des zones de planification des mesures d’urgences, de les réduire efficacement et est illustré à travers un cas concret d’application.
Planification des mesures d’urgence : réduire les zones d’impact autour des installations à risque
Il est essentiel de pouvoir bien définir les zones de planification des mesures d’urgence (ZPU) autour des installations manipulant des matières dangereuses. Ces zones permettent de mieux préparer les plans d’urgence et de limiter les conséquences d’accidents industriels sur les populations environnantes.
Cet article écrit en collaboration avec différent spécialistes en gestion des risques au Québec, vous présente une méthodologie claire pour identifier ces zones, les réduire efficacement, et illustre le tout à travers un cas concret d’application.
Comment identifier les bons scénarios de risque?
L’analyse de risque repose sur des normes reconnues (CSA Z767-17, ISO 31000-18) et suit un processus rigoureux en 10 étapes clés – de la formation d’une équipe multidisciplinaire à la sélection des scénarios critiques pour le Plan d’Urgence Environnementale (PUE).
Chaque étape inclut une évaluation approfondie d’analyse des risques, souvent appuyée par des modélisations de scénarios (ex. : dispersion de gaz toxique, risques d’explosion).
- Formation d’une équipe multidisciplinaire.
- Recueil d’informations sur les installations (schémas, procédures, etc.).
- Définition des critères d’analyse et d’évaluation des risques.
- Identification des dangers présents.
- Définition des scénarios d’accidents possibles.
- Évaluation des risques associés à ces scénarios.
- Proposition de mesures de réduction des risques, au besoin.
- Évaluation du risque résiduel après intervention.
- Mise en œuvre des mesures correctives.
- Sélection des scénarios critiques pour inclusion dans le Plan d’Urgence Environnementale (PUE).
Établir les ZPU : une méthode en trois temps interconnectée
L’établissement des zones de planification d’urgence repose sur une séquence d’étapes complémentaires qui permettent de mieux comprendre l’ampleur et la portée des risques potentiels :
- Estimation du terme source – on commence par évaluer la quantité ou le débit de la substance pouvant être libérée en cas d’incident.
- Modélisation de la dispersion atmosphérique du nuage de gaz ou de vapeurs – à l’aide de données météorologiques et du type de terrain, on simule la manière dont le nuage pourrait se déplacer dans l’environnement.
- Analyse des conséquences – cette étape vise à estimer les effets toxiques, thermiques ou de surpression potentielle sur le public.
Ces étapes utilisent des logiciels spécialisés (comme PHAST ou ALOHA) pour modéliser les scénarios d’accidents et délimiter les zones critiques (hôpitaux, écoles, etc.). Les données ainsi obtenues servent à informer la population et à coordonner les réponses des services d’urgence.
Réduire les zones d’impact : des stratégies concrètes
L’article met de l’avant une hiérarchie de mesures de sécurité allant de la plus préventive à la plus réactive :
- Réduction à la source (substitution, limitation des quantités)
- Contrôles passifs (murs coupe-feu, digues)
- Contrôles actifs (ventilation, arrêt automatique)
- Systèmes d’alerte
- Protocoles de sécurité
- Équipements de protection individuelle (EPI)
Combinées, ces stratégies permettent de réduire significativement les zones de danger.
Exemple concret : installation de réfrigération à l’ammoniac
Trois scénarios de fuite ont été analysés, avec des impacts initiaux atteignant jusqu’à 8 km pour certaines conditions nocturnes. Grâce à des mesures ciblées :
- Réduction de l’inventaire : élimination du réservoir haute pression.
- Amélioration de la ventilation : orientation verticale pour dissiper plus rapidement les vapeurs.
- Détection avancée : installation de capteurs reliés à des systèmes d’arrêt automatique.
Les zones d’impact ont été drastiquement réduites – jusqu’à 250 m dans certains cas, une réduction majeure!
Conclusion : une sécurité partagée
La réduction des risques passe par une collaboration active entre les entreprises, les services d’urgence et les communautés. L’intégration de comités comme les CMMI est un levier puissant pour améliorer la planification d’urgence et protéger les citoyens.
Des stratégies bien pensées et bien appliquées permettent de sauver des vies et de sécuriser les milieux de vie.
Pour en savoir plus, vous pouvez vous procurer le webinaire donner par MM. Yves Dubeau et Éric Clément sur ce sujet. Disponible ici.
Rédaction : Marion Bizouarn et Éric Clément