Le pouvoir de la mise en récit a été reconnu depuis des centenaires en tant que moyen efficace d’impacter le cerveau et le cœur et de préserver l’histoire. Les enfants du monde entier apprennent à partir des contes de fées tels que Les Contes de ma mère l’Oye, Les Contes de fées des Grimms, Les Fables d’Ésope et autres. Ils se rappellent toute leur vie de ces histoires et des leçons tirées de celles-ci.

Le pionnier en matière de sécurité opérationnelle Trevor Kletz (1922–2013) a souvent écrit à propos de la valeur des histoires reliées à la sécurité opérationnelle. Les gens se rappellent des histoires et s’en rappellent encore davantage de façon fiable que celles des cours suivis sur les dangers des procédés et des autres matières de formation. Heureusement, l’industrie des procédés a fait d’immenses progrès en vue de réduire la fréquence des incidents majeurs. Dans le passé, les individus travaillant dans les installations de procédés ont acquis un grand respect envers les dangers des procédés et de ce qui pourrait survenir en étant personnellement impliqués lorsqu’un procédé n’est plus sous contrôle adéquat. Sans cette expérience, on se fie à la formation, aux exercices de simulation et aux procédures à suivre en vue d’assurer un travail quotidien sécuritaire. Lorsqu’il n’y a pas de lien approprié entre “quoi faire” et “pourquoi on le fait de cette façon”, nous pouvons devenir complaisants. Pourquoi suivre toutes ces procédures reliées à la gestion de la sécurité opérationnelle afin de prévenir des incidents qui ne surviennent jamais ? Nous oublions que les incidents n’arrivent pas aussi souvent parce que nous suivons les procédures requises. Les procédures deviennent vulnérables à ne pas être suivies rigoureusement. La complaisance et le manquement à suivre les procédures sont parmi les premières étapes d’un parcours menant à un futur incident.

« Les histoires sont où les souvenirs vont quand ils sont oubliés. » – Docteur Who, série 9, Épisode 12

Consulter le bulletin